Pollution indienne

ça y est, l'hiver est là...

Je vous arrête tout de suite, rien à voir avec l'hiver français ! Il faudrait trouver un autre mot pour décrire cette saison à New Delhi !


L'hiver pour le moment, cela signifie une température très agréable dans la journée (autour de 20 degrés je pense, même plus au soleil), et assez fraîche la nuit (environ 10 pour le moment, mais ça va baisser... il va falloir allumer les radiateurs !


L'hiver signifie également pas (ou presque) de précipitations...


Alors me direz vous, c'est le paradis avec un grand ciel bleu tout l'hiver ?


Eh bien non !


En fait la ville est recouverte par un énorme nuage brunâtre - grisâtre, qui peut avoir jusqu'à 3 km d'épaisseur, et qui est constitué d'émissions polluantes...


Résultat, une luminosité fortement atténuée, une impression régulière de se balader dans le brouillard londonien, et en bonus, rhumes et bronchites pour tout le monde ! J vous mets au défi de trouver un habitant de Delhi qui n'a pas le nez qui coule en ce moment !


Bon au moins on n'a pas trop froid... Encore que les indiens, eux, en dessous de 23 degrés sortent la moumoute !

Ballade à Old Delhi

Mardi 11 novembre, surprise, est férié pour l'ambassade de France, et pour une fois Nico n'a pas zappé et n'a pas pris de RDV professionnel... La fête !

Et, grand luxe, le jour n'étant pas férié en Inde, nous avons notre nounou...

Donc nous lui laissons Jojo sans remord et partons, le coeur léger (soit sans biberon, sans porte-bébé, sans tupperware avec une purée patates-haricots-jambon dedans, sans banane écrasée au fond du sac à main, sans...) vers le nord de la ville, Old Delhi !

Nous prenons d'abord la voiture qui nous dépose à la station de métro la plus proche de chez nous, soit à 10 km environ... Eh oui, la ville est grande, et il n'y a que 2 lignes pour le moment, et qui ne couvrent qu'une infime partie de Delhi ! La ville a prévu d'avoir bien amélioré la couverture, en particulier dans la partie sud de la ville, pour les "Jeux du Commonwealth" de 2010 qui ont lieu à Delhi, mais pour le moment c'est pas gagné ! il y a des travaux partout et des accidents de chantier toutes les semaines, mais ça ne paraît pas avancer tellement !

Le trajet en métro est déjà toute une aventure : il faut être près à jouer des coudes pour parvenir à monter, et surtout à descendre du wagon ! les gens foncent, les épaules en avant, sans se soucier de leurs voisins, même fragiles, y compris s'il n'y a pas grand monde. On dirait que leur survie dépend de leur montée dans le wagon les premiers !

Arrivés à destination, nous sortons du métro sur une petite place très sale, coincée entre des batiments lépreux et un jardin public, avec une cinquantaine d'indiens qui attendent Dieu sait quoi, assis sur la place, ainsi qu'une dizaine de mendiants qui exhibent leurs infirmités et se tournent tous d'un seul homme vers nous en apercevant des "visages pâles"... Nous avons un peu de mal à rejoindre la Mecque d'Old Delhi : ChandniChowk, l'artère commerçante principale de ce coeur de la ville... C'est une grande avenue très bruyante et encombrée, bordée de petits sous-quartiers / marchés thématiques : marché aux épices, vêtements, papeterie... Certainssont à destination des chalands, mais la plupart comprennent surtout des grossistes !

Alors voici quelques instantanés de notre ballade !

Chandni Chowk, ça ressemble à ça...

Et l'aventurière n°2!

L'aventurier n°1...

Voilà l'hiver, les indiens ont FROID... (note de l'éditeur : il fait encore à peu près 25 degrés). même les CHEVRES indiennes ont FROID...

Des petites écolières dans leur car de ramassage scolaire (un rikshaw), qui font leurs stars pour les beaux yeux de Nico.

Et pourtant ça tient !

Non, on n'a pas encore inventé la brouette.

On a aimé les couleurs de cette ruelle.

Ruée sur une promo.

Celui qui trouve à quoi servent ces espècesde pendules fluos aura un bonbon...

Et on espère que tout ça vous donnera envie de venir faire un tour !

Viva Shri Sai Baba !

Hello à tous,

Vous ne savez pas à quoi je viens d'assister...

J'étais là, vers 20h, tranquillou, assise dans le salon devant l'ordi attendant sagement le retour de mon mari quand graduellement, mon cerveau enregistre un genre de gros vacarme à l'extérieur...

J'hésite entre le passage d'un camion à ordures (mais ça n'existe pas en Inde) ou une attaque nucléaire pakistanaise (presque plus probable, je dirais), puis je me décide à enfin gagner la terrasse pour me rendre compte du phénomène.

Et là, je vois, pêle-mêle...

Un défilé d'hommes vêtus d'uniformes d'opérette blancs aux parements rouges...

Une fanfare...
Des personnes portant des espèces de gâteaux de mariage couverts de bougies...

Des chars tirés par des camions (ah les fameux camions Tata...) et portant des idoles de 2-3 mètres de haut, peintes de manière naïve et de couleurs multicolores...

Un char tiré par 2 cheveaux blancs magnifiquement harnachés, sur lequel un vieil homme en costume traditionnel et calotte blanche est noblement installé...

Et parmi toutes ces "attractions", des gens de tous âges, hommes et femmes, vêtus à l'indienne (surtout) ou à l'occidentale (parfois), qui marchent, courent, rient et surtout dansent ! Les enfants gambadent de bonheur, et les plus grands dansent tous ensemble... un mélange de choré dans Rabbi Jacob et de boîte de nuit occidentale...

Je songe à graver romantiquement ces images dans ma mémoire, sans faire appel à la technologie moderne, mais finalement, emportée par un matérialisme plus fort que moi, je cours, je vole, je plonge sur notre appareil photo, et je vole quelques instantanés que vous voyez ci-dessous !

Après cet élan d'inspiration artistique, je me renseigne quand-même sur ce défilé : il s'agit d'une fête donnée en l'honneur de Shri Sai Baba, un sage hindou mort au début du 20ème siècle, qui professait qu'il n'y avait qu'un seul Dieu, disait qu'il fallait aimer son prochain et accomplissait des miracles... Si ça vous rappelle quelque chose...

Les malheurs de Jojo

Je gagne beaucoup en indépendance, du coup je crée quelques incidents...

On me laisse gambader dans le couloir... et paf le verre de la carte d'Asie ! ça apprendra à mes parents à petit-déjeuner tranquillou, sans s'occuper de moi !

Oh, j'ai trouvé un stylo ! Je sais le déboucher, maintenant ! Trop bon le stylo !

Oh ça va, c'est pas si grave !

Mais je peux aussi planquer les clés de la voiture, si vous voulez !
















Mais c'est le sac de Bridget ! Je vais pouvoir opérer une fouille en règle !
















Zut, les parents ont pensé à fermer le placard à vaisselle... Pas si fous...
















J'aime quand on me laisse manger tout seul...












C'est trop injuste ! On ne me laisse jamais rien faire !

















La Solution ... la prison ! mais ça va, je survis !

St Luke

C'est le nom de notre paroisse.



Imaginez...

Une petite rue résidentielle poussiéreuse...

Une grande maison en brique, dont le rez-de-chaussée fait office d'église, et les étages de presbytère...

Des bancs partout... et quand je dis partout, pour tenir debout il vaut mieux avoir travaillé ses abdos avant la messe !

Aux murs, d'un côté une affiche représentant un Jésus plus grand que nature, blond aux yeux bleus, et avec des rayons bleus-blancs-rouges qui lui partent du coeur...

De l'autre côté, une Notre Dame de Lourdes avec des colliers de jasmin...

L'autel, casé dans un coin, à peine surélevé et à environ 1 m 50 des premiers fidèles, faute de place...

Et dans cette église, des centaines de paroissiens : ils sont pour la plupart indiens, ont la peau souvent sombre (beaucoup sont originaires du sud de l'Inde), sont revêtus de leurs plus beaux atours, et ont environ 30 ans de moyenne d'âge !



Un autre monde

L'équipe liturgique est essentiellement constituée d'ados, qui paraissent très motivés et chantent de tout leur coeur (bien que pas toujours juste... mais l'intention y est !).

Les prêtres paraissent également tous très jeunes. Heureusement qu'ils sont habillés d'une soutane blanche pour les reconnaître des autres ados à la sortie de la messe. Ils sont assistés d'enfants de choeur à l'air proprement angélique : aube rouge et blanche, cheveux bien coiffés, et mains jointes !

Les messes sont en anglais bien sûr, les chants ont des mélodies très simples et entraînantes, et parfois copiées de chants profanes ("qui peut faire de la voile sans vent", "blowing in the wind"...)

Ici, pas de bruits de fonds continuels bien que beaucoup de gens n'aient pas de place assise, pas d'ado maussade, la mèche sur l'oeil, partant à la communion les mains dans les poches (désolée pour nos éventuels lecteurs ados !), pas d'enfants criant et courant partout (même pas Jojo, on le laisse à la maison...). Enfin, quand je dis pas de bruit de fond, c'est sans compter les 50 ventilateurs qui cachent la température de 40°, laissant croire à un petit 35° très agréable.

Mais une ferveur, une atmosphère de prière, une communion que l'on ne rencontre pas assez souvent dans nos contrées tempérées !



To be or not to be a member of the parish ?

Au bout de 2-3 messes, un des prêtres vous a forcément repéré, oui, vous, là-bas, avec votre peau blanche et votre air de toucher un salaire en EUR ou en USD ! Alors il faut devenir un MEMBRE de la paroisse : après enregistrement de vos coordonnées et des signatures à n'en plus finir, on vous donne un "membership book" (l'administratif est omniprésent en Inde...) qui vous permet de prouver fièrement votre appartenance à la paroisse, mais aussi de noter sur de petits tableaux tous préparés les dons que vous faites à votre paroisse !

Car ici, le denier du culte, c'est mensuel et ça ne se discute pas ! On vous propose donc de payer par prélèvement automatique mensuel, ce qui signifie que tous les mois vous apportez votre contribution aux frais de la paroisse en cash dans une enveloppe (ça, c'est pour le caractère mensuel...), et que si vous oubliez, un membre du conseil pastoral passe chez vous pour vous rappeler votre oubli (ça, c'est pour le caractère automatique...). Cela paraît un peu intrusif, mais les indiens sont certainement moins inhibés que nous lorsqu'il s'agit d'argent, et ce n'est peut-être pas plus mal...

L'appart...

Car il faut quand-même qu'on vous le présente !

Donc, non, pas de palace avec 50 chambres et une grande piscine à louer pour 50 € par mois à Delhi... Ah... la vie en Inde n'est plus ce qu'elle était... L'immobilier de Delhi est dans une forme éblouissante, contrairement à d'autres !

Voici donc notre petit chez nous...
Un duplex en 1er/2ème étage, dont voici l'entrée, en extérieur (mais couvert), au 1er :
















Le salon :





















La salle à manger :






















La cuisine :















Notre chambre :















La chambre de Jojo :





















Et au 2ème étage : à gauche le logement de notre chauffeur et de sa famille, à droite
la chambre d'amis (pas encore de photo, il n'y a pas vraiment de meuble, à part un lit...), et entre les 2 la terrasse !



















Et je vous épargne les salles de bains !

Ah, au fait : cherchez l'intrus, Jojo est sur une photo !

Une nouvelle star dans la famille !

Eh oui, c'est moi, Caro... A peine 3 mois en Inde et déjà les honneurs de la presse people...

Le mot de Jojo

Comment ça vous attendiez des photos de Delhi ? Les parents n'en ont pas encore pris... Pour le moment ils ne mitraillent toujours que leur sujet favori ! ça tombe bien, j'adore ça !

Tout d'abord, mon nouveau jouet indien... Fisher Price quality ! mes parents sont inquiets, je n'ai toujours pas compris comment ça marche alors que c'est un jeu pour les plus de 6 mois ! (Je sais retirer les anneaux mais pas les remettre...)

















J'adore jouer au concierge de la maison et surveiller ce qui se passe dans notre rue, et surtout ceux qui passent ! Mon nouveau meilleur ami est d'ailleurs le garde de la maison d'en face, qui s'embête un peu dans sa guérite et adore me faire des coucous !

C'est l'occasion de vous montrer aussi ma couche Pampers indienne... la cata, je vous raconte pas !

Eh oui, j'ai des dents maintenant (3, exactement sur cette photo, 2 autres depuis...).

Mon jeu préféré : me mettre debout tout seul dans ma petite baignoire glissante, de préférence quand Maman a un dixième de seconde d'inattention. Après, j'essaie de sortir de la baignoire. je bois donc la tasse 4 fois par bain en moyenne, mais j'adore ça...

A part ça, je gère toujours super bien mes parents:

Bricolage avec Papa : il ne peut plus se passer de moi, et je vérifie qu'il ne fait pas d'erreur. Il m'a promis de m'apprendre à me servir de la perceuse quand j'aurai un an...


























... Et shopping avec Maman : je l'aide à choisir ses tenues !

Un mois déjà !

Eh oui, cela fait un mois que nous sommes arrivés à New Delhi...

Joseph prend l’avion
Le voyage tout d'abord : nous sommes arrivés à New Delhi quelque peu épuisés, Jojo lui par contre était en pleine forme ! Il a beaucoup dragué les hôtesses de l'air, avec succès, et il était installé dans un berceau accroché au mur, d'où il pouvait un peu surveiller ce qui se passait.
Il a également géré le décalage horaire d'une main de maître, et au bout de 24h se réveillait à 8h du matin heure locale... Soit 4h30 du matin heure française...

12 jours, 12 nuits
C’est le temps pendant lequel nous avons séjourné à Amarya Garden, une guesthouse bien sympathique et confortable tenue par 2 jeunes français. Il y a environ 3 salariés par client, et il n'y a que 4 chambres, nous étions donc plutôt bien servis... et en plus, la cuisine était délicieuse ! Nous avons quand-même été contents de trouver très vite un logement. Nous avons employé les grands moyens, puisque 36h après notre arrivée nous visitions nos premiers appartements...
Heureusement, Jojo nous a bien aidé pour les bagages :

Recherche 4 pièces dans quartier sympa
Les visites d'appartements, justement : l'agent immobilier vient nous chercher avec sa voiture et son chauffeur, et nous trimballe pendant 1 1/2 journée d'appartement en appartement. Dans l'ensemble, les pièces sont immenses, mais les indiens se soucient étonnement peu de la luminosité ! Nous visitons en particulier des appartements meublés, avec meubles en contreplaqué qui brille, jacuzzi noir et argent et tout et tout... Les prix sont relativement proches du marché parisien en moyenne, mais pour des surfaces plus grandes, et surtout avec une variété hallucinante de prix, en fonction de ce que le client est prêt à payer... Cela va au moins du simple au quadruple.
En 2 séries de visites, nous jetons notre dévolu sur un 5 pièces/3 SDB en duplex avec une belle terrasse, dans un quartier animé (enfin... banlieusard animé, comme tout NewDelhi).
Quelques photos dans un autre article !

Faire, ou faire faire ?
Avec notre installation, nous découvrons les joies du bricolage à l'indienne.
Il s’appelle Jespal, et il paraît que normalement c'est l'homme à tout faire de la maison…

- Il y a 2 sonnettes dans l’appartement. Une sonnette est cassée ? « No problem », Jespal prend celle qui fonctionne, et la met à la place de celle qui est cassée… comme ça, il n’y en a toujours qu’une seule qui fonctionne, mais la réparation est effectuée…

- Nous demandons à Jespal d’installer une cabine de douche, ainsi que la machine à laver que nous avons achetée. « No problem », Jespal perce un trou dans la cabine de douche pour faire passer l’évacuation de la machine… Donc si vous prenez une douche chez nous, attendez que la machine ait fini de tourner, pour ne pas subir un lavage à l'Ariel…

- Nous demandons à Jespal d’installer un lavabo à côté de la douche. "No problem", le lavabo m’arrive quasiment au niveau du menton (je sais je ne suis pas grande, mais c’est quand même vexant !).

- Nous demandons à Jespal de changer l'applique et l'ampoule de la salle à manger, « no problem », mais 2 semaines après on dîne toujours dans le noir !

Donc « no problem », on s’est acheté une perceuse et des outils fin juillet, et on va essayer de se rappeler comment on changeait les ampoules en France, pour le faire nous-même !

Madame est servie !
A Delhi, c'est connu, la vie est TREEEEEEEEES dure, donc nous avons besoin d'aide...
Au bout de quelques semaines, nous avons embauché :
- Une maid / nounou
- Un chauffeur
- Un homme de ménage (2-3h par jour, ça dépend combien de temps il lui faut pour faire sa pause thé)
- Un jardinier, pour les plantes vertes !
- Un homme à tout faire pour changer les ampoules (voir plus haut)
- Sans compter les charpentiers, cireurs, vendeurs ambulants ou les différents membres des familles des personnes précédemment citées qui passent à toute heure du jour !
Chacune de ces personnes touche moins d'un euro de l'heure, n'a pas de retraite et a une protection sociale dépendant uniquement de la bonne volonté de ses employeurs. Et encore, ils sont tout à fait privilégiés par rapport à la moyenne des indiens !

Et pour finir, Jojo avec Bridget, sa nounou :