mardi 7 octobre 2008

Viva Shri Sai Baba !

Hello à tous,

Vous ne savez pas à quoi je viens d'assister...
J'étais là, vers 20h, tranquillou, assise dans le salon devant l'ordi attendant sagement le retour de mon mari quand graduellement, mon cerveau enregistre un genre de gros vacarme à l'extérieur...
J'hésite entre le passage d'un camion à ordures (mais ça n'existe pas en Inde) ou une attaque nucléaire pakistanaise (presque plus probable, je dirais), puis je me décide à enfin gagner la terrasse pour me rendre compte du phénomène.
Et là, je vois, pêle-mêle...
Un défilé d'hommes vêtus d'uniformes d'opérette blancs aux parements rouges...
Une fanfare...
Des personnes portant des espèces de gâteaux de mariage couverts de bougies...
Des chars tirés par des camions (ah les fameux camions Tata...) et portant des idoles de 2-3 mètres de haut, peintes de manière naïve et de couleurs multicolores...
Un char tiré par 2 cheveaux blancs magnifiquement harnachés, sur lequel un vieil homme en costume traditionnel et calotte blanche est noblement installé...
Et parmi toutes ces "attractions", des gens de tous âges, hommes et femmes, vêtus à l'indienne (surtout) ou à l'occidentale (parfois), qui marchent, courent, rient et surtout dansent ! Les enfants gambadent de bonheur, et les plus grands dansent tous ensemble... un mélange de choré dans Rabbi Jacob et de boîte de nuit occidentale...

Je songe à graver romantiquement ces images dans ma mémoire, sans faire appel à la technologie moderne, mais finalement, emportée par un matérialisme plus fort que moi, je cours, je vole, je plonge sur notre appareil photo, et je vole quelques instantanés que vous voyez ci-dessous !



































Après cet élan d'inspiration artistique, je me renseigne quand-même sur ce défilé : il s'agit d'une fête donnée en l'honneur de Shri Sai Baba, un sage hindou mort au début du 20ème siècle, qui professait qu'il n'y avait qu'un seul Dieu, disait qu'il fallait aimer son prochain et accomplissait des miracles... Si ça vous rappelle quelque chose...










lundi 6 octobre 2008

Les malheurs de Jojo

Je gagne beaucoup en indépendance, du coup je crée quelques incidents...













On me laisse gambader dans le couloir... et paf le verre de la carte d'Asie ! ça apprendra à mes parents à petit-déjeuner tranquillou, sans s'occuper de moi !














Oh, j'ai trouvé un stylo ! Je sais le déboucher, maintenant ! Trop bon le stylo !














Oh ça va, c'est pas si grave !
















Mais je peux aussi planquer les clés de la voiture, si vous voulez !
















Mais c'est le sac de Bridget ! Je vais pouvoir opérer une fouille en règle !
















Zut, les parents ont pensé à fermer le placard à vaisselle... Pas si fous...
















J'aime quand on me laisse manger tout seul...












C'est trop injuste ! On ne me laisse jamais rien faire !

















La Solution ... la prison ! mais ça va, je survis !

dimanche 5 octobre 2008

St Luke

C'est le nom de notre paroisse.



Imaginez...

Une petite rue résidentielle poussiéreuse...

Une grande maison en brique, dont le rez-de-chaussée fait office d'église, et les étages de presbytère...

Des bancs partout... et quand je dis partout, pour tenir debout il vaut mieux avoir travaillé ses abdos avant la messe !

Aux murs, d'un côté une affiche représentant un Jésus plus grand que nature, blond aux yeux bleus, et avec des rayons bleus-blancs-rouges qui lui partent du coeur...

De l'autre côté, une Notre Dame de Lourdes avec des colliers de jasmin...

L'autel, casé dans un coin, à peine surélevé et à environ 1 m 50 des premiers fidèles, faute de place...

Et dans cette église, des centaines de paroissiens : ils sont pour la plupart indiens, ont la peau souvent sombre (beaucoup sont originaires du sud de l'Inde), sont revêtus de leurs plus beaux atours, et ont environ 30 ans de moyenne d'âge !



Un autre monde

L'équipe liturgique est essentiellement constituée d'ados, qui paraissent très motivés et chantent de tout leur coeur (bien que pas toujours juste... mais l'intention y est !).

Les prêtres paraissent également tous très jeunes. Heureusement qu'ils sont habillés d'une soutane blanche pour les reconnaître des autres ados à la sortie de la messe. Ils sont assistés d'enfants de choeur à l'air proprement angélique : aube rouge et blanche, cheveux bien coiffés, et mains jointes !

Les messes sont en anglais bien sûr, les chants ont des mélodies très simples et entraînantes, et parfois copiées de chants profanes ("qui peut faire de la voile sans vent", "blowing in the wind"...)

Ici, pas de bruits de fonds continuels bien que beaucoup de gens n'aient pas de place assise, pas d'ado maussade, la mèche sur l'oeil, partant à la communion les mains dans les poches (désolée pour nos éventuels lecteurs ados !), pas d'enfants criant et courant partout (même pas Jojo, on le laisse à la maison...). Enfin, quand je dis pas de bruit de fond, c'est sans compter les 50 ventilateurs qui cachent la température de 40°, laissant croire à un petit 35° très agréable.

Mais une ferveur, une atmosphère de prière, une communion que l'on ne rencontre pas assez souvent dans nos contrées tempérées !



To be or not to be a member of the parish ?

Au bout de 2-3 messes, un des prêtres vous a forcément repéré, oui, vous, là-bas, avec votre peau blanche et votre air de toucher un salaire en EUR ou en USD ! Alors il faut devenir un MEMBRE de la paroisse : après enregistrement de vos coordonnées et des signatures à n'en plus finir, on vous donne un "membership book" (l'administratif est omniprésent en Inde...) qui vous permet de prouver fièrement votre appartenance à la paroisse, mais aussi de noter sur de petits tableaux tous préparés les dons que vous faites à votre paroisse !

Car ici, le denier du culte, c'est mensuel et ça ne se discute pas ! On vous propose donc de payer par prélèvement automatique mensuel, ce qui signifie que tous les mois vous apportez votre contribution aux frais de la paroisse en cash dans une enveloppe (ça, c'est pour le caractère mensuel...), et que si vous oubliez, un membre du conseil pastoral passe chez vous pour vous rappeler votre oubli (ça, c'est pour le caractère automatique...). Cela paraît un peu intrusif, mais les indiens sont certainement moins inhibés que nous lorsqu'il s'agit d'argent, et ce n'est peut-être pas plus mal...